4° Édition
Tchétchénie : Spasibo
La Tchétchénie reste après les conflits des deux décennies précédentes le théâtre d’une grande détresse humaine. Davide Monteleone y a séjourné de décembre 2012 à avril 2013 et a choisi d’illustrer la mise en péril de l’identité tchétchène derrière l’apparence de calme et de prospérité savamment entretenue par le régime.
Grozny, République de Tchétchénie, Russie, 23 mars 2013. Forces de sécurité lors de la célébration du 10e anniversaire du « Jour de la Constitution ».
Né en 1974, Davide Monteleone vit entre l’Italie et la Russie depuis 2003 et a reçu de très nombreux prix pour ses projets personnels, en plus de son travail de correspondant pour plusieurs magazines internationaux. Il est retourné pendant quatre mois en Tchétchénie, la petite « république » du satrape Ramzan Kadyrov, qui y a écrasé toute contestation et imposé le retour de la langue tchétchène, des danses traditionnelles et d’un islam provincial et rétrograde, mêlé de soufisme, de fanatisme, de machisme et de polygamie, avec l’assentiment de son parrain Vladimir Poutine. Alternant en noir et blanc portraits graves et silencieux, images de Grozny reconstruite et faussement rutilante et paysages de Tchétchénie encore balafrés par la guerre, le photographe démasque les réalités que recouvre le « merci » (spasibo) contraint au tyran. L’atmosphère étouffante, le décervelage généralisé et la peur omniprésente se lisent avec clarté dans les yeux de jeunes femmes résignées à leur sort et de vieillards dépossédés de leurs repères et de leur pays.
Elistandzhi, République de Tchétchenie, Russie, mars 2013 © Davide Monteleone pour la Fondation Carmignac
