Le prix Carmignac du photojournalisme est une initiative soutenue par la Fondation Carmignac.
L'Amazonie
Le reportage
Exposition
Publication
Jury
10° Édition
Déforestation en Amazonie
La 10e édition du Prix est consacrée à l’Amazonie et aux enjeux liés à la déforestation de cette région. Présidé par Yolanda Kakabadse, ancienne ministre de l’environnement de l’Équateur et présidente de l’association WWF de 2010 à 2017, le Prix a été attribué à Tommaso Protti.
L’Amazonie est une vaste région qui couvre neuf pays : le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Suriname et la Guyane française. D’une superficie de 5 500 000 km2, ce territoire est traversé par l’Amazone, deuxième fleuve le plus long au monde et le plus important en termes de débit.
L’Amazonie représente à elle seule la moitié des forêts tropicales restantes de la planète. Elle concentre 70% de la biodiversité mondiale et abrite une espèce sur dix existantes sur Terre. Ce territoire accueille 30 millions de personnes, dont 350 groupes indigènes, vivant en grande majorité des services rendus par la nature.
Mais cet écosystème est plus que jamais menacé par le développement des activités économiques de la région. Tandis que, depuis 1999, au moins 2 200 nouvelles espèces ont été découvertes dans le biome amazonien, la forêt amazonienne est, avec 17% de sa superficie déjà détruite, une région de plus en plus vulnérable. L’activité humaine, ainsi que le dérèglement climatique, sont responsables de la dégradation et de la destruction de ce milieu naturel fragile.
Les conséquences locales, mais aussi globales, sont multiples : émissions de gaz à effet de serre, destruction de la biodiversité, altération de l’hydrologie ou encore érosion des sols.
Entre janvier et juillet 2019, le photojournaliste italien Tommaso Protti, accompagné du journaliste britannique Sam Cowie, a parcouru des milliers de kilomètres à travers l’Amazonie brésilienne pour réaliser ce reportage.
Je souhaitais illustrer les transformations sociales en dénonçant le massacre et la destruction qui ont actuellement lieu dans la région. Ces différentes formes de violence sont les conséquences de changements au niveau du marché international et celles d’une augmentation exponentielle de la consommation à l’échelle mondiale, de la cocaïne à la viande de bœuf.
Les scientifiques s’accordent à dire que la forêt est en passe d’atteindre un point de non-retour : la déforestation, alimentée par le commerce illégal du bois, l’accaparement des terres, l’expansion agricole, le développement de projets privés et étatiques et l’extraction de ressources en sont autant de causes. Je pense qu’il est important de sensibiliser le public sur ce sujet et de s’interroger sur ce qui est en train de se passer.
Depuis la région de Maranhão à l’est, à celle de Rondônia à l’ouest, en passant par les États du Pará et de l’Amazonas, ils dressent le portrait de l’Amazonie brésilienne contemporaine, où les crises sociales et humanitaires se superposent à la destruction inexorable de la forêt vierge, poumon de la planète.
L’Amazonie que Tommaso Protti a découverte « est beaucoup plus que des arbres abattus, des tribus isolées et des fleuves immenses. Au milieu de la forêt tropicale, des villes entières se dressent et s’étendent sans contrôle. Elles sont les portes d’entrée de la modernité dans la région, mais aussi le symbole de sa destruction ».
Destruction que le photographe rend presque physiquement palpable par des images essentiellement nocturnes, d’un noir et blanc intense avec lequel il expose la misère et le désespoir, mais aussi les joies et les plaisirs simples des peuples amazoniens, anciens et nouveaux.
Dans les États du Maranhão et du Pará, nous avons rencontré des activistes des tribus indigènes Guajajara et Kayapó, qui se battent pour protéger leurs territoires forestiers dans l’intérêt des générations futures. Une vie dangereuse : certains d’entre eux reçoivent régulièrement des menaces de mort et subissent intimidations et harcèlement de la part des autorités locales, contrôlées par les gangs de l’exploitation forestière et les propriétaires terriens locaux.
Sam Cowie, journaliste, Sao Paulo, 2019
Interview en anglais de Tommaso Protti donnée à France 24.
Manaus, Amazonas. La Favela do Bodozal a pris feu en décembre 2018. Six cents maisons, pour la plupart en bois, ont été détruites ou endommagées dans l’incendie.
Amazônia, Vie et Mort dans la forêt tropicale brésilienne
Auteurs : Stéphen Rostain, Sam Cowie, Tommaso Protti
Coédité par Reliefs / Fondation Carmignac
Novembre 2019
144 pages
35.00€
Présidé par Yolanda Kakabadse, Ministre de l’Environnement en Équateur (1998-2000) puis présidente du WWF (2010-2017), le jury de la 10e édition du Prix était composé de :
Simon Baker, Directeur de la Maison Européenne de la Photographie (MEP)
Clinton Cargill, Directeur Images de Vanity Fair
Alessia Glaviano, Directrice de la photographie de Vogue Italia, L’Uomo Vogue, Editrice Web de Vogue.it et Directrice Photo Vogue Festival
Magdalena Herrera, Directrice de la photographie de Géo France
Kadir van Lohuizen, Photojournaliste
Yuri Kozyrev, Photojournaliste
Stéphen Rostain, Directeur de recherche sur l’Archéologie des Amériques au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)