Le prix Carmignac du photojournalisme est une initiative soutenue par la Fondation Carmignac.
La région arctique
Le reportage
Expositions
Publication
Jury
Les partenaires du Prix
9° Édition
Arctique : Nouvelle Frontière
Une double expédition polaire : en 2017, Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen ont exploré sur plus de 15 000 kilomètres les effets du changement climatique sur ce territoire ainsi que leurs conséquences pour le reste de la planète.
L’Arctique, région s’étendant du pôle Nord aux abords du cercle polaire arctique (latitude 66°33’N), est communément délimité par la ligne de Köppen, la courbe isotherme correspondant aux espaces dont la température moyenne, au mois le plus chaud, n’excède pas 10°C. Six États ont tout ou partie de leur territoire situé en Arctique : les États-Unis, le Canada, le Danemark (avec le Groenland), l’Islande, la Norvège et la Russie.
Point névralgique des intérêts internationaux durant la Guerre froide, la région arctique disparaît des débats durant les années 1990. Toutefois, trois facteurs ont contribué à raviver les tensions au milieu des années 2000 : la disparition de la banquise, les besoins grandissants en hydrocarbures et la perspective d’une ouverture de routes maritimes.
La banquise a perdu la moitié de son volume depuis 1979. La pollution et, à moyen terme, sa possible disparition – en été – pourraient être dévastatrices pour les équilibres environnementaux mondiaux ainsi que les populations autochtones. Le réchauffement climatique permet toutefois l’ouverture de nouvelles routes maritimes pour la circulation commerciale, et offre de nouvelles perspectives en matière d’exploitation des ressources naturelles.
Au-delà de la fascination et de la curiosité que les pôles exercent par leur éloignement et les conditions extrêmes qui y règnent, ces régions constituent aujourd’hui des zones stratégiques qui seront le terrain d’affrontements à venir entre États et multinationales.
« La fonte de la banquise est en train de changer la carte du monde à tout jamais. En réussissant à rallier, en un voyage, toutes les régions et tous les pays concernés et en montrant comment les différents acteurs – Russie et États-Unis en tête – s’activent à conquérir le pôle Nord, nous pourrons révéler comment l’impact du changement climatique en Arctique a une résonance globale sur le reste du monde. »
Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen
Pour la toute première fois, deux photojournalistes ont couvert simultanément, l’un par la route des ports russes, et l’autre par le passage du Nord-Ouest, les mutations irréversibles que subit l’Arctique.
À eux deux, ils composent un tableau spectaculaire et inquiétant des profonds changements climatiques, économiques, politiques et humains qui affectent le pôle Nord et les six États qui ont tout ou partie de leur territoire situé en Arctique.
Cap Kamenny, Péninsule de Yamal, Russie, mai 2018.
Tous les deux jours en moyenne, le brise-glace Baltika assiste les pétroliers dans leurs opérations d’amarrage et de chargement dans le terminal de Gazprom Neft appelé « porte de l’Arctique » et situé dans le golfe de l’Ob. Les plus grandes réserves de gaz, pétrole et condensats de la péninsule de Yamal étant situées à 700 km du réseau de pipelines existant, il a été décidé de transporter le pétrole par bateau, pour la première fois dans l’histoire de l’énergie russe.
"Les photos de Yuri Kozyrev et de Kadir van Lohuizen [...] nous font découvrir l’Arctique d’aujourd’hui à travers des paysages et une faune qui attirent de plus en plus de touristes, des populations exposées à des climats extrêmes et engagées dans l’exploitation de ressources minières comme le nickel, et de plus en plus dans celle du gaz, du pétrole et du charbon. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la protection de l’environnement ne semble pas au coeur de leurs activités…"
Jean Jouzel, Prix Vetlesen 2012 et co-lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2007 en tant que directeur du GIEC
Yuri Kozyrev a parcouru la route des ports maritimes russes de l’Arctique. Il a accompagné les Nénètses, le dernier peuple nomade de la région, dans leur transhumance, interrompue en 2018, pour la première fois de leur histoire, à cause de la fonte du permafrost. Il a longé les côtes de la mer de Barents, au nord du pays, et a voyagé à bord du Montchegorsk, premier porte-conteneurs à avoir emprunté sans assistance la route maritime du Nord. Il a rencontré les populations rendues malades par l’exploitation du nickel à Norilsk, puis s’est rendu à Mourmansk, où la première et secrète centrale nucléaire flottante est en train de voir le jour.
Kadir van Lohuizen a démarré son parcours sur l’île norvégienne de Spitzberg dans l’archipel du Svalbard. Il a suivi le passage du Nord-Ouest, devenue la route la plus courte entre l’Europe et l’Asie avec la fonte des glaces. Au Groenland, il a rencontré les scientifiques qui ont découvert récemment que des rivières gelées poussaient la calotte glaciaire de 15 cm par jour vers l’océan, contribuant directement à la montée des eaux sur la planète. Au sud de l’île de Cornwallis, au large du Canada, il a vécu dans la petite communauté de Resolute, qui accueille depuis peu un centre d’entraînement des armées canadiennes en raison de l’ouverture croissante de l’Arctique. Puis Kadir van Lohuizen s’est rendu à Kivalina, village autochtone de la pointe nord de l’Alaska, qui, selon les prévisions actuelles, disparaitra sous les eaux d’ici 2025.
"Mon travail sur la zone arctique de l’Alaska m’a permis de constater l’impact du changement climatique sur les communautés indigènes : le forage pétrolier offshore devient de moins en moins compliqué en raison de la fonte de la banquise, ce qui affecte les communautés locales. La fonte du pergélisol altère les infrastructures et l’érosion des côtes affecte des villes comme Shishmaref, qui va être évacuée dans un avenir proche."
Tourisme, militarisation, exploitation des ressources gazières et minérales, et ouverture de routes commerciales, l’Arctique est aujourd’hui le terrain d’affrontements entre pays et multinationales pour la conquête chaotique de ces zones stratégiques qui resurgissent dans l’histoire des hommes par l’effet du réchauffement de la planète. Les images d’« Arctique : Nouvelle frontière » de Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen constituent un témoignage alarmant sur la rapidité de la transformation de la région et les bouleversements induits à l’échelle planétaire.
Bilingue français - anglais
Contributeurs : Jean Jouzel, David Barber, Yuri Kozyrev & Kadir van Lohuizen
160 pages
35,00€
La 9e édition du Prix était placée sous le haut-patronage de la Ministre Ségolène Royal, ambassadrice pour les Pôles.
Le jury était composé de :
Jean Jouzel (Président du jury), Climatologue, lauréat du prix Vetlesen 2012 pour ses recherches sur les glaces polaires de l'Antarctique et du Groenland. Il a également été vice-président du Groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat (GIEC) de 2002 à 2015 et co-lauréat du prix Nobel de la paix 2007 pour la sensibilisation à l'urgence climatique.
David Barber, Spécialiste du changement climatique dans l'Arctique et scientifique en chef de l'expédition sur le brise-glace canadien CCGS Amundsen.
Emma Bowkett, Directrice de la photographie, Financial Times Weekend Magazine
Pascal Beausse, Directeur de la collection de photographies, Centre national des arts plastiques (CNAP)
Nicolas Jimenez, Directeur de la photographie, Le Monde
Sarah Leen, Directrice de la photographie, National Geographic Magazine
Lizzie Sadin, Photojournaliste, lauréate de la 8ème édition du Prix Carmignac.
Green Cross
Green Cross est une ONG créée en 1993 par Mikhaïl Gorbatchev, suite au sommet de Rio 1992, et focalisée sur l’accompagnement de la transition écologique effective des territoires et les lieux entre paix, environnement et climat. Dans ce contexte, Green Cross contribue à mettre en débat et à réaliser sur le terrain des clés pour agir, des initiatives et des démonstrateurs.
Ces travaux montrent en conditions réelles qu’en améliorant notre accès à l’eau et à l’océan, notre alimentation, notre usage des services énergétiques, via la coopération, l’économie circulaire et toutes les composantes des villes et territoires durables, nous préservons la paix.
Time for the Ocean
Time for the Ocean a pour objectifs la mise en oeuvre et le soutien, par tous moyens et sous toutes formes, de tous projets et réalisations en faveur de la protection des océans ainsi que la défense de l’environnement notamment par la préservation de la faune et de la flore sauvage, de la biodiversité et des sites et la préservation des milieux et des équilibres naturels. Time for the Ocean contribue à renforcer la connaissance et la préservation des écosystèmes
marins et côtiers, s’impliquant dans des opérations d’information,
d’éducation et de sensibilisation centrées sur les enjeux d’une utilisation rationnelle des ressources naturelles.
GEO
Depuis près de 40 ans, GEO vous emmène plus loin. Plus loin dans le voyage, dans le reportage, à la découverte d’hommes, de terres et d’histoires d’ailleurs. GEO, c’est une promesse de découverte du monde.
Reporters et photographes parcourent la planète pour satisfaire la curiosité des lecteurs sur des territoires éditoriaux variés et leur proposer un regard très contemporain sur l’évolution des sociétés, l’environnement et les grands enjeux géopolitiques de la planète. Sa force : un savoir-faire journalistique reconnu depuis des années pour sa qualité et son originalité et, bien sûr, des photos d’exception qui témoignent de la beauté et de la richesse du monde.
PhotoSaintGermain
Pour la troisième année consécutive, le Prix Carmignac du photojournalisme et le festival PhotoSaintGermain s’associent pour proposer une série de rencontres sur le futur du photojournalisme. En collaboration avec la Maison Européenne de la Photographie, ces rencontres d’un format inédit donneront la parole à cinq nouvelles personnalités du monde de l’image, chacune pendant 12 minutes, sur les tendances et nouvelles perspectives du journalisme photographique.