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Arlette Bashizi, Mention d'honneur du WorldPress Photo pour la région Afrique 2024

18 avril 2024

Nous sommes heureux d'apprendre qu'Arlette Bashizi, l'une des photojourslistes participant au projet collaboratif Congo In Conversation (2020-2021) porté par la Fondation Carmignac, vient de remporter cette mention. La photographe congolaise est distinguée pour une série appelée «Survivors», réalisée dans la région du Tigré, en Éthiopie, pour le Washington Post.

Shila (32), a mother of three, ran a hairdressing salon before Eritrean soldiers invaded her town and repeatedly raped her for three months. As a consequence, Shila became pregnant and gave birth to a boy, but her other children do not know that her mother was assaulted. Shila is uncertain if she will ever be strong enough to tell them the truth. Mekele, Tigray region, Ethiopia. — © ARLETTE BASHIZI / KEYSTONE

La guerre civile qui a éclaté dans la région en 2020 a eu des effets dévastateurs : on estime à 600 000 le nombre de morts et à des millions le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays et confrontées à une famine aiguë. La région, déjà confrontée à la pauvreté et à l'instabilité politique, a été coupée du monde extérieur et poussée au bord du gouffre par la violence et le chaos de la guerre.

Au milieu des horreurs du conflit, une crise silencieuse et insidieuse s'est développée : la violence sexuelle à l'encontre des femmes. Les données concrètes et vérifiables sont rares, non seulement parce qu'il est difficile de recueillir des informations dans les zones de conflit, mais aussi parce que le gouvernement éthiopien a imposé un embargo sur les communications. Toutefois, une étude approfondie menée par des chercheurs de l'université de Columbia suggère que plus de 100 000 femmes pourraient avoir été victimes de violences sexuelles au cours du conflit.

Arlette Bashizi est une photographe documentaire et photojournaliste née en 1999 à Bukavu, en République démocratique du Congo, et actuellement basée à Goma où elle travaille sur divers projets et reportages depuis 2018. Arlette documente la vie quotidienne de sa communauté en utilisant son appareil photo pour dénoncer les injustices vécues au quotidien. Elle se concentre sur les questions liées à la santé, à l'environnement et à la culture, en gardant les femmes et les jeunes au centre de son travail.